changer tout !

A une époque où on flippe de perdre son boulot, on n'ose rarement s'aventurer à rêver de changer complètement d'orientation professionnelle. Dommage. Justement : et si le moment était venu de ne plus fantasmer tous sur le CDI version éternel, le job à vie et à mort (souvent mortel justement) ? Et si on se jetait un peu à l'eau pour tenter de réaliser quelque vieux rêve qui nous traine dans la tête, depuis l'adolescence parfois ? Si on cessait de se croire trop vieux, trop jeune, trop quelque chose : halte au sydrôme du casting Vache qui Rit (vous vous souvenez, la pub qui disait "trop grande, trop petite, trop grosse, trop maigre" etc...) On est toujours trop quelque chose de toute façon. Alors on oublie, et on essaie de construire ses rêves. Bien sûr, il y a des risques :mais à compter éternellement sur les autres, société ou boss, est-ce qu'on ne prend pas le risque aussi, d'être déçu ou finalement ignoré ? Depuis que j'ai changé de vie, j'ai eu l'occasion de rencontrer bien des gens qui ont osé se jeter à l'eau. Non ils ne sont pas tous riches. seulement un peu gonflés. Un peu fous peut-être, mais surtout determinés à ne pas laisser passer la vie sans oser y toucher...

On n'ose pas toujours franchir le pas qui nous sépare de nos vraies envies : peur de l'inconnu, de l'échec, du changement, tout simplement...Et pourtant, nos envies, de changement justement, ne manquent pas : s'installer ailleurs (la campagne semble remporter les suffrages côté fantasmes de vie idéale), dans une autre région, un autre pays parfois (et pas eulement pour échapper au fisc !), changer de filière professionnelle, monter sa propre boite. "Si seulement je pouvais se dit-on". La formule exacte serait : "si seulement j'osais". Certes, comme dans tout ce que l'on entreprend (y compris sans changer sa vie), les difficultés et les obstacles existent : psychologiques, financiers, familiaux. Le monde n'est pas idéal, qui le prétendrait ? Seulement voilà, quand on a osé suivre un peu plus ses instincts, et surtout vaincre ses trouilles (le plus gros obstacle), on se sent tellemnt plus fort, et on goûte au bonheur, quotidien, de se dire "j'ai choisi ma vie". On ne peut pas tout choisir, hélas, mais ce que l'on peut choisir, pourquoi en abandonner la responsabilité au destin ou à la soumission à un train-train qui ne nous convient plus ? J'ai fait le choix de changer de vie il y a bientôt dix ans. J'ai quitté Paris et une jolie carrière dans la prese pour m'installer en pleine cambrousse gersoise, où j'ai monté ma boite, un agence de journalistes qui ont fait, comme moi, le choix de sauter le pas. Moi mon rêve, c'était la campagne (banal je sais mais bon...). L'espace, les bruits de la nature, les odeurs, les saisons. C'est tarte ? Peut-être, mais il y a dix ans que cela me rend heureuse chaque jour que Dieu (ou le hasard) fait...J'ai tout entendu : "t'as trop regardé la petite maison dans la prairie" entre autres. Rien à f.... Après tout, mon mari s'éclate à jouer à Charles Ingalls, et moi à faire des gateaux maison dans ma cuisine de rêve (mort aux cuisines de nains !). N'écoutez pas trop les propos ironiques ou défaitistes, suivez vos "tripes" ! Et ne ménagez pas votre peine. Parce que l'énergie est nécessaire à toute aventure, et celle du changement est la plus belle qui soit ! A très vite pour échanger nos envies et nos expériences ! Marie de La forest